Auréole / prabhamandala Bois doré. h. 77 cm Tibet. ca 14° siècle Très importante auréole, laissant en son centre vide l'espace contre lequel s'adossait initialement la figure (probablement un buddha) qu'elle devait magnifier. Cette absence autorise une vision complète et dégagée de la pièce, qui permet d'en mieux juger encore les grandes qualités artistiques, laissant imaginer ce que durent être la figure et le trône aujourd'hui disparus. La niche vide est encadrée de représentations d'Avalokiteçvara et de maitreya.Outre son matériau, (l'emploi du bois sculpté est peu répandu au Tibet), la caractéristique la plus marquante de cet objet, réside dans sa structure, fondamentalement différente des classiques dosserets de trônes “indo-népalais” à l'iconographie très codifiée. A la place des traditionnels Garuda en tympan et autres animaux mythiques sur les côtés, le décor est ici composé d'un assemblage de 42 lotus épanouis portant en leur centre une petite image de buddha. Ce principe décoratif n'est pas sans rappeler les “pluies de fleurs” qui envahissent les fonds des thang-ka anciens, alors que le travail en ajours cherche manifestement à créer un effet proche de celui du cuivre repoussé traditionnellement employé pour la création de ce type d'objet. Cet assemblage de fleurs circulaires n'est pas sans évoquer les décors de médaillons fréquents en Asie-Centrale, qui ici mêlé à des influences népalaises et encore indiennes, tend vers la création d'un style proprement tibétain en phase avec l'histoire de la période. Tout dans cette oeuvre, tant les motifs inhabituels que les proportions, (la niche n'occupe que l'exacte moitié de l'auréole), indique que l'artiste qui l'a réalisée n'a pas cherché à traditionnellement “orner” le dos d'une divinité, mais a réussi une création unique tendant à magnifier davantage encore la sculpture qui devait s'y adosser.

VENDU / SOLD FOR : 96 000 Euros
28/04/2000
en collaboration avec / in partnership with:
Cornette de Saint Cyr

Photo: © M-C Daffos